Les familles, les aidants et les personnes concernées le savent, l’autisme condamne encore et encore à l’errance professionnelle.
De stage en stage, de provisoire en provisoire, de services civiques en accompagnements associatifs pour la plupart bénévoles en passant par des allocations et des aides de toutes sortes. Le combat est permanent et n’offre pour ainsi dire que peu de répit.
Pourtant, les familles, les aidants et les personnes concernées savent aussi : le travail est l’un des tous premiers pas pour renouer avec le lien social.
Et il y a urgence !
Le constat est sans appel : Le chômage est une réalité pour 80% des personnes concernées par l’autisme. 80%. Ni plus ni moins.
Déterminés que nous sommes chez DOO conseil, nous avons lancé une initiative pour comprendre les freins et prendre la mesure des leviers à activer pour amorcer un début de retournement.
En voici quelque lignes force.
1. Pourquoi DOO conseil ?
Parce que DOO conseil est à la croisée des chemins, un trait d’union entre l’associatif et la réalité économique. Une passerelle entre des mondes qui avancent dans des voies parallèles mais avec des opportunités trop rares de se parler, de se comprendre.
Aussi, nous sommes enracinés dans l’inclusion par la force des choses. Associés fondateurs, nous sommes parents aidants dans le champ de l’autisme. Discuter avec l’ensemble des acteurs impliqués est notre quotidien : Le médico-social, les associations, les entreprises, les familles, les personnes concernées, les dirigeants, les salariés, etc… Nous parlons couramment tous les langages de ces mondes très séparés et nous pratiquons quotidiennement les méandres de leurs parcours complexes. Mieux, nous les pratiquons avec d’autres familles, d’autres aidants et toutes les personnes concernées.
Interagir avec tous ces mondes n’est pas une chose simple ! Mais en tout cas, après avoir fondé plusieurs associations, il nous a semblé évident que l’entreprise était le meilleur moyen de fédérer ces deux horizons qui, loin de s’opposer, ont au contraire vocation à se nourrir l’un l’autre pour accélérer leurs dynamiques. Performance économique et performance sociale sont bien les deux jambes sur lesquelles nous pouvons compter pour progresser dans un monde humain à la portée de chacun.
Avant de revenir plus en détail dans un autre article sur ce qui façonne notre travail, nous voulons partager cette première étude socle que nous avons mené avec notre réseau.
2. L’enquête
Nous avons mené l’enquête auprès de notre écosystème particulièrement hétérogène : éducateurs, chargés d’insertion, salariés, dirigeants d’entreprise, personnes concernées, etc…
Nous leur avons posé à tous les mêmes questions et les réponses étaient anonymes. L’anonymat permet d’avoir des réponses franches !
Nous avons consolidé les nombreuses réponses pour en sortir des lignes forces. Même si les résultats n’ont aucune valeur scientifique, elles ont au moins l’intérêt de montrer une tendance.
Enfin, pour compléter cette étude, nous avons mis en mouvement un petit groupe de travail issu de tous les horizons pour avancer concrètement vers un mieux opérationnel sur le sujet de l’inclusion professionnelle des personnes concernées.
Attention : L’analyse complète de ce travail n’est disponible que pour ceux qui y prennent part mais nous acceptons d’en partager ici quelques éléments de synthèse.
En aparté : si vous souhaitez prendre part à nos études et réflexion, c’est par ici que cela se passe…
3. Alors, qu’est-ce qui bloque ?
C’est la toute première question que nous avons posée.
Les réponses ont été nombreuses et quelques sujets font au moins l’unanimité.
Et c’est la première bonne nouvelle.
A 72% ils nous disent que les managers et les équipes ne sont pas accompagnés
Pour recevoir des personnes en inclusion, il n’y a de mystère pour aucun de nos répondants, toutes catégories confondues, les managers doivent être soutenus. Ce soutien passe bien sûr par la formation mais aussi par la mise en place d’un référent extérieur.
Nous avons senti également une sorte de réticence avant de s’embarquer dans ce sujet et c’est bien légitime : la peur de mal faire. La question du handicap est une question avec un enjeu fort : l’humain. Et toutes les parties sont concernées : les personnes reçues et les équipes qui reçoivent. Un raté ou un échec est une perte pour tous. Attention car en la matière, les bonnes intentions ne suffisent pas pire, « l’enfer est pavé de bonnes intentions »et il y a rarement de deuxième chance !
Près de 70% parlent d’à priori face à l’autisme
Nous en faisons tous l’expérience et on pourrait résumer le constat de manière exagérément entière par un bon : « qui n’a jamais recruté une personne autiste, n’a jamais recruté personne ! » Nous y reviendrons mais il est évident que nous avons encore à travailler fort pour faire la démonstration qu’une personne présentant des particularités autistiques est un véritable atout pour une entreprise. Fiabilité, inventivité et parfois même génie…
60% des sondés abordent la question du recrutement
Ici encore les voix s’accordent. Le processus de recrutement n’est pas adapté aux personnes en inclusion. Concrètement, les personnes concernées par l’autisme sont soumis aux mêmes processus de sélection que tout le monde. De la même façon qu’il ne viendrait jamais à l’idée de quiconque de demander à une personne en fauteuil de courir un 100 mètres pour démontrer son talent, il y a des astuces à prendre en compte dans une démarche inclusive dans l’autisme. Adapter le processus de recrutement et le rendre accessible de manière équitable est une clé.
4. Qu’est ce qui débloque ?
Cette étude est précieuse parce que directement opérationnelle, elle nous permet d’investir nos efforts vers des solutions faciles à mettre en place et immédiatement mobilisables.
Si tout le monde parle d’une même voix, débloquer quelques pistes ne semble pas hors de portée à condition de s’y mettre.
Commençons par la formation et l’accompagnement des managers et des équipes.
DOO Conseil est organisme de formation certifié Qualiopi et nous pouvons désormais accompagner les entreprises dans leurs démarches inclusives.
Nous mettons aussi en oeuvre les moyens adaptés : travail adapté, co-working inclusif.
Autant de boîtes à outils pour rendre l’inclusion concrète, conviviale et efficace.
Devant le succès et la simplicité de notre démarche, la promesse de prolonger notre groupe de travail est déjà donnée.
A bientôt !